Hier après-midi, j’ai eu l’immense plaisir d’inaugurer avec Philippe Doucet, de nombreux élus de la majorité municipale et de nombreux habitants, le Jardins des Justes situé rue des Provençaux en plein coeur de la Cité Jardin d’Orgemont.
Pourquoi le « Jardins des Justes » ?
Le nom de ce jardin, nous le devons au travail de l’école d’Orgemont ; aux élèves qui s’y sont succédés ces dernières années et à Monsieur et Madame Polge qui se sont fortement investis dans un extraordinaire travail de mémoire. C’est en effet grâce à leur travail sur les registres de l’école datant des années 1940 qu’a resurgi une belle page de l’histoire d’Argenteuil et plus particulièrement de la Cité Jardin.
Cette page de la Seconde guerre mondiale durant laquelle de courageuses familles argenteuillaises ont accepté de cacher en leur sein des enfants juifs confiés par la Croix rouge.
En effet, en août 1942, suite à la rafle du Vel’ d’Hiv’ intervenue au mois de juillet – rafle où des milliers de familles juives ont été arrêtées par la police française -, la Croix Rouge a tenté de soustraire des enfants juifs de la déportation. A Argenteuil, elle a ainsi sollicité de nombreuses familles de la Cité Jardin et une cinquantaine d’enfants ont été discrètement placés dans ces familles.
Parmi ces enfants, dont les parents ont souvent disparu dans les camps de la mort des nazis, certains sont encore vivants et ont tenu à ce qu’il soit rendu un hommage posthume à leurs bienfaiteurs. Cet hommage est concrétisé à travers le monde depuis 1953 par l’attribution de la médaille de « Juste parmi les nations » de l’institut Yad Vashem, institut qui s’efforce de retrouver une à une les personnes qui, durant la guerre, sauvèrent des familles juives des persécutions nazies.
A Argenteuil, depuis 5 ans, la médaille des Justes a ainsi été attribuée à trois familles qui vivaient à la Cité Jardin durant la guerre :
– Au couple Magnier qui accueillit dans leur famille les enfants Charlotte, Paulette et André Tepper-Storch ;
– Aux couples Lucien et Albertine Anne ainsi qu’à Maxime et Yvonne Aucoin qui cachèrent le jeune Jacques Patron ;
– A Adrien et Marie-Louise Bras qui protégèrent le petit Albert Oler.
Jacques Patron était hier à nos côtés.
D’autres familles du quartier, aujourd’hui restées inconnues, ont participé à cet élan de générosité.
C’est en hommage à toutes ces familles, à tous ces Justes, connus ou inconnus, que la Municipalité a tenu à baptiser cet espace vert : « Jardin des Justes ».
Dans ce jardin, conçu pour la détente et le loisirs, un espace particulier vient rappeler ce que nous devons aux femmes et aux hommes qui eurent le courage d’opposer la solidarité à la barbarie nazie, au péril de leur vie. Pour perpétuer ce souvenir, nous avons souhaité qu’un artiste Argenteuillais réalise une œuvre rattaché à ce passé.
M. Stéphane Rozand a ainsi conçu la sculpture monumentale « le couloir de l’espoir » qui a été dévoilée par Philippe Doucet accompagné par Jacques Patron et l’école d’Orgemont.
Dans le même esprit, les élèves de l’école d’Orgemont ont procédé à la mise en terre d’un arbre qui symbolise ce lien fort entre l’histoire de ce quartier et son avenir.
Au-delà de ce devoir de mémoire et de ces symboles, le Jardin des Justes est un magnifique espace vert bénéficiant de multiples aménagements prévus pour les grands comme pour les petits. Le résultat final est à la hauteur des échanges riches que nous avons eus avec les Conseils de Proximité d’Orgemont-Volembert et avec l’école d’Orgemont qui, peu à peu, accompagnés par le service des espaces verts de l’agglomération, ont façonné ce jardin et créé un espace de détente et de convivialité intergénérationnel.
Les travaux réalisés ont permis de transformer cet ancien terrain laissé à l’abandon en un bel espace vert destiné à tous les habitants du quartier qui se compose à présent :
– de larges parties d’espaces verts engazonnés (3000 m² de gazon) et plantés de diverses variétés d’arbres (38 sujets replantés) ;
– de massifs d’arbustes et vivaces (1600m²) ;
– d’un belvédère en haut de la butte qui surplombe le jardin et permet un panorama à 360° ;
– d’une terrasse qui surplombe cette foisla Seine et permet d’avoir une magnifique vue sur Paris ;
– d’une aire de jeux composée d’un jeu adapté aux enfants entre 2 et 10 ans
– un peu plus au calme, du jardin mémoire qui rend hommage aux Justes de la Cité Jardin.
Je souhaite remercier chaleureusement chacune des personnes qui ont pensé et réalisé ce jardin, nouveau lieu de quiétude, de sérénité et de contemplation pour le quartier d’Orgemont-Volembert.